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INSINUATIONS
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comme dict est, auroit esté retirée par honno­rable homme, Ferry Hochecorne, garde de la Monnoye de ceste ville de Paris; lequel, par charité et aulmosne l'auroit faict penser, nour­rir et traicter en sa maison, en laquelle elle est acouchée d'un filz, qui a esté tenu sur les fons de baptesme par ledict Hochecorne, le­quel faict nourrir ledict enfant; et depuis a esté esleu tuteur et curateur dudict enfant pour poursuir par justice la pugnition dudict ho-micidde, commis en la personne dudict defunct Rayer, père dudict enfant, nourrist et baille les neccessitez à ladicte Jeanne Picard en sa maison, faict nourrir ledict enfant et a com­mencé à faire poursuicte dudict procès, en quoy faisant il a faict, frayé et fera plusieurs grans et insupportables fraiz -. — i3 mai 155o (fol. 3o8 v°).
3402. — Catherine de Veeleu, dame d'An­glure et de Fougeon, veuve de Michel de Poisieu, seigneur de Vallery, Villethierry, la Brosse, Pusignan, capitaine et bailli de Sens, capitaine et bailli des ville et château de Mon-tereau-Fault-Yonne, capitaine de 5 o hommes d'armes du roi François I", et gentilhomme de la Chambre : déclaration portant que ses enfants l'ont dépossédée depuis l'année 153g de ses douaires, qu'ils cria tra veillent non seul­lement esdictz douaires, mais en ses propres héritaiges, où ilz la troublent d'an eu au, et de jour en jour intimident ses subjeetz, s'effor­cent de tuer ses gens et serviteurs, pour garder qu'elle ne soit secourue, luy sussitent ses créan­ciers à faire poursuicte contre elle et sa'isie sur ses biens, affin qu'elle n'ayt moien de recou­vrer vivres ne argent pour sa personne et sub­venir à ses affaires : lesquelz troubles et persé­cutions elle a portées et endurées incessamment depuis quinze ans en ça, avec inumerables injures, opprobres, délractations et faul'ses ac­cusations contre son honneur et sarenommée, voyes de faict, forces, vyolances et excès commis à sa personne, sur ses biens et contre ses ser­viteurs par ses propres enfans, dont elle se |
taist pour le présent, parce que le récyt est en horreur devant Dieu et devant le monde; par le moien desquelles menées a tousjours ladicte dame esté et est encores de présent en telle perplexité que en toutes ses adversilez, neccessitez et affaires elle a esté non seulle­ment délaissée, mais opprimée de son propre sang, n'a eu secours que de quelques ser­viteurs qui l'ont accompaignée et servie fidèle­ment en ses fortunes, et a tant souffert et ' porté de doulleurs en sa personne et en son cueur,, avec sy grand traveil d'esprit qu'elle feust, longtemps a, succombée au fex et eust esté contraincte d'abandonner son pays, son prince et son patrimoine, n'eut esté le secours de Nostre Seigneur, qui par sa grâce et mi­séricorde ne l'a jamais délaissée, et auquel seul elle se sent et estime tenue et obligée plus que toutes autres créatures : en considé­ration de quoy aiant par elle longuement et patiemment attendu le retour de sesdictz en­fans à la voye de vérité et recongnoissance de leurs faultes, dont elle est hors d'espérance, congnoissant leur malleur et aveuglement croistre, continuer et augmenter de jour en jour, avec ung mauvais et continuel voulloir de ruyner et faire mourir sa personne, pour l'im­patient désir qu'ilz ont d'avoir ses biens, dont .elle, ne veult aucune vengence contre eidx, remectant Ie tout au voulloir de Nostre Sei­gneur, mais, comme indignes de son bien et succession, les en priver et destituer pour en faire part et aulmosne aux paouvres, ausquelz elle estime son bien estre justement et loyaul-ment deu n; en conséquence donation à la com­munauté des pauvres de Paris, de l'Hôtel-Dieu de Paris, de l'Hôtel-Dieu de Meaux et des Cordelières de Provins de ce qui lui appartient dans les ferres et seigneuries d'Anglure (près Epernay), et dépendances, de Fougeon (près Romilly-sur-Seine) et dépendances, des bois de Sermoise et Fougeon," de l'hôtel seigneurial des Salies, en la chaussée de la Grève, avec le moulin de la Grève, au bailliage de Troyes; de ses droits de douaire sur la terre et seigneu-